Comment fonctionne la technique ?

La technique Alexander enseigne la capacité à faire un nouveau choix en ce qui concerne la façon de s'utiliser en dépit des schémas habituels établis.

Elle  permet de choisir consciemment comment répondre à un stimulus plutôt que de laisser agir nos automatismes corporels et mentaux. L'enseignant de technique Alexander utilise à la fois sa voix et le contact de ses mains pour proposer des directives permettant l'acquisition d'un nouveau schéma d'utilisation. Ce travail s'applique à toutes nos activités quotidiennes (être debout, assis, se reposer, s'asseoir, se lever, se pencher, marcher, parler, etc.) ou dans des activités plus spécifiques (professionnelles, artistiques, sportives).

Les progrès se font grâce à la rééducation de l'appréciation sensorielle. La technique s'appuie sur la conscience de la proprioception et fait appel à la pensée pour encourager une dynamique d'expansion dans le corps. Le travail d'apprentissage permet le rétablissement graduel d'une coordination naturelle de toutes les articulations entre elles avec une attention particulière donnée à la mobilité de l'articulation atlanto-occipitale (entre la tête et le cou).

La reconnaissance des habitudes

F. M. Alexander est parti de l'hypothèse qu'il faisait quelque chose de différent lorsqu'il récitait par rapport à la situation où il parlait normalement. Il s'est observé dans un miroir pendant qu'il déclamait et s'est aperçu qu'il avait une tendance à envoyer la tête vers l'arrière et vers le bas et que cette tendance, bien qu’existante, était moins prononcée lorsqu'il parlait normalement. Il a supposé que cette habitude pouvait interférer avec le fonctionnement de sa voix et de sa respiration et ainsi être la source de son problème, ce qu'il a confirmé ensuite puisqu'en changeant sa manière habituelle de faire, ses problèmes vocaux et respiratoires ont disparu. Il a également observé que son habitude d'envoyer la tête vers l'arrière et vers le bas était associée à d'autres habitudes : celle de raccourcir son torse, de lever la poitrine, de creuser son dos, d'agripper le sol avec ses pieds. Ceci lui a permis d'entrevoir le caractère global et non spécifique du problème auquel il était confronté. De plus il a découvert que l'usage global qu'il faisait de lui-même était déterminant non seulement dans sa pratique vocale mais aussi dans toutes ses activités.

La capacité d'inhibition

Ce terme est utilisé pour décrire la possibilité de ne pas agir sans avoir consciemment choisi les moyens les plus appropriés pour accomplir une action. L’élève apprend à refuser de réagir de manière automatisée à un stimulus, c'est-à-dire selon son habitude, pour considérer des moyens qui vont lui permettre de réagir de manière plus avantageuse, c'est-à-dire un meilleur usage de soi. Il n'y a pas de lien entre l'inhibition d'Alexander et la signification actuelle du terme inhibition héritée des travaux de Sigmund Freud : l'inhibition d'Alexander n'est pas répressive, elle offre au contraire une possibilité de se libérer d'habitudes limitantes.

Le choix d'un mouvement conscient

F. M. Alexander a observé l'existence d'un « contrôle premier », c'est-à-dire une relation nécessaire entre la tête, le cou et le dos pour une coordination globale optimale. Cette relation, encouragée par la pensée n'est pas une position. Elle est plutôt déterminée par une certaine distribution tridimensionnelle de tension et de compression dans le réseau musculosquelettique. Cette distribution apporte à la fois une structure portante et une liberté pour le mouvement. Le contrôle premier permet un allongement, un élargissement du tronc et une libération des articulations.